Le président du Burkina Faso a confirmé dimanche soir l'interpellation de six ivoiriens fin août par les VDP (supplétifs de l'armée burkinabè) accusés d’espionnage.
L’information a fait le buzz sur les réseaux sociaux et dans la presse fin août, faisant état de l’arrestation de 6 ivoiriens présentés par Abidjan comme des agents de la Direction ivoirienne d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides (Daara). Les personnes interpellées seraient en mission d'identification de réfugiés près de la frontière burkinabè, dans le nord-est ivoirien, selon la presse ivoirienne.
Le Capitaine Ibrahim Traoré a donné dimanche soir sa version des faits, dans un entretien accordé à la presse nationale et internationale.
“Ça c'est de l'espionnage”
Le capitaine Traoré confirme ces arrestations assurant qu'elles ont eu lieu en territoire burkinabè. "Ils ont franchi la frontière, ils ont été interpellés. Ils sont là", a-t-il déclaré lors de l’entretien diffusé à la télévision d'État.
Selon le président burkinabè, les personnes arrêtées et conduits à Ouagadougou n’étaient pas en villégiature. "Chaque fois que quelqu'un franchit la frontière, mène des actions... ça c'est de l'espionnage. Donc c'est logique qu'on les arrête et qu'on les entende", a-t-il ajouté.
Mi-septembre, le porte-parole du gouvernement ivoirien avait tout de même annoncé que la Côte d'Ivoire était en discussion avec Ouagadougou pour que les six fonctionnaires "puissent rejoindre leurs familles dans les meilleurs délais." Faux, rétorque le Capitaine Traoré qui fait comprendre que les autorités ivoiriennes n’ont jusqu’alors effectué aucune démarche pour s’enquérir des nouvelles des personnes tombées dans les mailles des VDP. " Donc pour les six éléments (ivoiriens) on attend", a ajouté le dirigeant, confirmant que les autorités ivoiriennes n'avaient pas "approché" les autorités burkinabè à ce sujet.
Des relations de plus en plus tendues entre les 2 voisins
Le capitaine Traoré a rappelé qu'avant lesdits fonctionnaires de la Daara, des gendarmes ivoiriens qui avaient "franchi la frontière" en septembre 2023 et juin 2025 avaient été arrêtés, puis libérés.
La Côte d'Ivoire et le Burkina entretiennent des relations tendues depuis l'arrivée au pouvoir il y a près de trois ans du capitaine Ibrahim Traoré. Le Burkina accuse régulièrement son voisin de déstabilisation, ce qu'Abidjan nie.
Récemment, le Burkina a encore accusé la Côte d'Ivoire de procéder à des arrestations de ses ressortissants. Le capitaine Traoré a ainsi déploré la mort en juillet dans des circonstances troubles de l'influenceur burkinabè Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, alors qu'il était détenu à l'École de gendarmerie d'Abidjan pour "intelligence avec des agents d'un État étranger".
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