On compte au moins 22 morts à Madagascar où des milliers de protestataires sollicités via les réseaux sociaux à travers un mouvement baptisé Gen Z, sont descendus encore lundi dans les rues de la capitale Antananarivo. Les revendications y dépassent désormais le ras-le-bol initial qui s'exprimait contre les coupures incessantes d'eau et d'électricité.
Après la première manifestation de jeudi, Antananarivo a connu lundi, une nouvelle journée agitée où la capitale a été livrée à des scènes de pillages toute la nuit, sans rencontrer d'opposition des forces de l'ordre.
Plus nombreux que lors du dernier rassemblement samedi et pour beaucoup vêtus de noir, les manifestants, partis de l'université d'Antananarivo, ont scandé lundi des chants appelant à la démission du président.
Au moins 22 personnes ont été tuées et plus d'une centaine blessée depuis le début jeudi des manifestations ayant embrasé le pays.
Le gouvernement Ntsay saute
Désormais contesté personnellement, le président Andry Rajoelina a annoncé lors d'une allocution solennelle lundi soir "mettre fin aux fonctions" de son gouvernement, y compris de l'indéboulonnable Christian Ntsay, Premier ministre depuis 2018, quand il avait été nommé par le précédent président.
En dehors de la capitale, la mobilisation est particulièrement suivie dans le nord, à Antsiranana. Des rassemblements sont signalés à Fianarantsoa (centre du pays), Toliara (sud) Toamasina (est).
Il s'agit des manifestations les plus importantes depuis la période précédent l'élection présidentielle de 2023. Boycotté par l'opposition, le scrutin avait attiré la participation de moins de la moitié des électeurs inscrits.
Le mouvement Gen Z à l’origine de la contestation, s'est baptisé en référence à la génération des personnes nées entre la fin des années 1990 et le début des années 2010.
L'île de l'océan Indien a régulièrement connu des émeutes populaires contre les pouvoirs en place depuis son indépendance en 1960. Elles ont notamment abouti en 2009 au départ de l'ex-président Marc Ravalomanana.
